Danny Gregory et Koosje Koene, les 2 fondateurs de Sketchbook Skool, m’ont demandé de rejoindre leur Université en ligne pour y donner, à mes moments perdus, un cours sur le « Storytelling » dans l’une de leur « art klass » (oui, c’est bien l’orthographe correcte de « classe » à Sketchbook Skool) parmi d’autres artistes étonnants, que je suis fier de côtoyer.
Si vous n’avez jamais entendu parler de Sketchbook Skool, je vous invite à y jeter un coup d’œil en allant voir sur leur site et surtout leur blog. C’est une incroyable école d’Art sur Internet avec des vidéos en ligne et une communauté mondiale pour inspirer et stimuler chacun à raconter ce qui le touche au quotidien avec ses carnets à dessin.
C’est une communauté en pleine expansion avec déjà plus de 5 000 étudiants de tous pays et tous horizons qui constitue une expérience fabuleuse qu’il faut avoir fait au moins une fois dans sa vie lorsque l’on s’intéresse au dessin, que l’on soit débutant ou artiste expérimenté.
parmi bien d’autres choses, j’y fais une démonstration en ligne dans ma « klass » – avec une vidéo tonique – pour expliquer comment créer une couverture pour un livre imaginaire ou réel. Et bien sûr, j’ai choisi de dessiner une nouvelle couverture d’album des Flinflins.
De manière étonnante, même si nous vivons la plupart du temps à Paris, je n’ai jamais fait, jusqu’à présent, de couverture sur les Flinflins à Paris. Probablement parce qu’il s’agit de notre routine quotidienne, je suppose. Il m’a semblé que ce cours était une excellente occasion de rendre un hommage à cette ville enchantée que nous n’avons jamais cessé d’aimer.
J’ai fait tout d’abord une esquisse rapide, pour essayer de mettre en forme l’image qui mieux représenterait le mieux Paris dans l’esprit de chacun.
Evidemment, l’élément le plus représentatif de Paris est sans aucun doute la Tour Eiffel. Plutôt que la représenter comme d’habitude en entier à l’horizon, j’ai pensé, qu’au contraire, il serait préférable de choisir une vue plus rapprochée permettant de se faire une meilleure idée de sa taille gigantesque.
Ensuite, il fallait ajouter au moins 3 autres éléments significatifs de Paris : des immeubles Haussmanniens typiques avec leurs toits de zinc très reconnaissables, une « Colonne Morris » typique faisant la promotion du prochain Opéra de Bianca Castafiore et… hélas, le traditionnel embouteillage Parisien.
Pour m’assurer que tous les Flinflins seraient bien visibles dans l’embouteillage (l’inconvénient des familles nombreuses), j’ai décidé de les montrer sur la plate-forme arrière d’un bus, plutôt que dans une voiture. Malheureusement, ces autobus à plateforme pleins de charme ne sont plus en service. Cependant, parfois vous pouvez voir avoir la chance d’en voir un apparaitre ici ou là pour une soirée privée, ou affrété pour des touristes.
Ah oui, des touristes… ! Tout au long de l’année, ils déferlent sur Paris, ce qui en fait la première ville touristique au monde. Ils sont dans l’ensemble d’agréables visiteurs à l’exception souvent des touristes Français, perpetuels insatisfaits et souvent, de mauvaise humeur. Nous avons tous fait l’expérience de ces personnages bruyants, toujours en retard et qui ne ratent pas une occasion de faire des plaisanteries de mauvais goût.
C’est ainsi que Séraphin Lampion, l’archétype absolu de l’empoisonneur est devenu l’élément central de cette couverture.
On peut penser que pendant qu’il achetait l’une de ces horribles Tours Eiffel dans une boule de neige en plastique, il n’a pas remarqué que son groupe embarquait sur ce bus qui vient de démarrer sans lui. C’est pourquoi il s’époumone pour essayer de le rattraper, traversant la route en déboulant sans même prêter attention au trafic, forçant ainsi les Dupond et Dupont à piler brusquement dans leur vieille Citroën 2CV et bondir de leur véhicule en exprimant le fonds de leur pensée dans un geste typiquement parisien.
À la fin du dessin, trouvant la façade du bâtiment un peu vide j’ai rajouté le capitaine Haddock rugissant à la fenêtre et un policier en faction dans le coin gauche, me rappelant ce vieux dicton parisien qui veut que là où il y ait un embouteillage, il y ait forcément un flic dans les parages. 😉
Et si vous voulez voir quand est la prochaine session de cours de Storytelling, c’est ici.